Romane Blaya                

Mis à jour le 16-Fév-2025

Romane Blaya, étudiante à Avignon sous la direction d'Olivier Blight.

Thèse de Romane Blaya, Response of structure and temporal dynamics of ant communities to spatial characteristics and habitats on small Mediterranean islands. Pdf.
Soutenue le 16/12/2024 devant le jury composé de : Mme Anna Traveset, Directrice de Recherche, Instituto Mediterraneo De Estudios Avanzados, Rapporteure ; M. Xim Cerdá, Directeur de Recherche, Estación Biológica de Doñana Rapporteur ; Mme Ana Santos, Chargée de Recherche, Universidad Autónoma de Madrid Examinatrice ; Mme Jelena Bujan, Chargée de Recherche, Ruđer Bošković Institute Examinatrice ; M. Jean-Philippe Lessard, Professeur, Université de Concordia Examinateur ; Mme Elise Buisson, Maître de Conférences HDR, IMBE, Avignon Université Directrice de thèse ; M. Philippe Ponel, Directeur de Recherche, IMBE Aix-Marseille Université Co-directeur de thèse ; M. Olivier Blight, Maître de Conférences, IMBE, Avignon Université Co-encadrant de thèse.

Grosse thèse en deux parties, en anglais. 207 îles de moins de 10 km2, dont 37 petites îles corses dont certaines sont très petites.

                                 

Résumé de la thèse
L’objectif de cette thèse est d’évaluer les effets des caractéristiques spatiales des îles sur la
structure des communautés de fourmis et leur dynamique temporelle, avec un intérêtparticulier pour les effets de l’habitat et de ses changements. Les îles suscitent un grand intérêt pour la recherche en raison de leurs enjeux de conservation, mais, considérées comme les laboratoires de la nature, elles sont aussi utilisées pour l’avancement de théories fondamentales. La Théorie de l’Équilibre de Biogéographie Insulaire (TEBI) a offert un cadrede recherche en biogéographie insulaire et en écologie pour comprendre la structure et ladynamique des communautés, considérées comme les résultats d’événements stochastiques
de colonisation et d’extinction, en lien avec la taille et l’isolement des îles. Cependant, lespetites îles sont considérées comme une anomalie de la TEBI de par leur absence de relationaire-espèce : c’est l’Effet Petites Îles (Small Island Effect ou SIE). En effet, elles seraient en proieà des événements stochastiques d’extinction plus fréquents mais aussi intrinsèquement moinsdiversifiées, notamment en termes d’habitats. Bien que la TEBI ait été largement étudiée,
comprendre les effets des caractéristiques spatiales et écologiques des îles sur la structure etla dynamique des communautés reste un défi.
En utilisant 207 petites îles méditerranéennes de moins de 10 km², nos résultats montrent quela superficie des îles est un prédicteur clé de la richesse en espèces de fourmis. Cependant, en utilisant un sous-ensemble de 36 petites îles corses, nous constatons qu’elle n’affecte pas le turnover temporel. L’impact de l’isolement est moins évident, surtout lorsqu’il est mesuré par la distance au continent, car les îles étudiées sont peu isolées et font souvent partie de chapelets d’îles. Ainsi, la proportion de masse terrestre autour d’une île semble être unmeilleur prédicteur de sa richesse en espèces. Comme un faible isolement réduit la β-diversité,les dynamiques de colonisation et d’extinction maintiendraient un pool d’espèces limité expliquant pourquoi le turnover n’y répond pas. L’étude de la relation aire-espèce des fourmis montre l’existence d’un seuil de taille des îles en dessous duquel la richesse en espèce augmente très lentement avec la taille, ce qui corrobore le SIE. Étant donné que la richesse en espèces et le turnover répondent respectivement positivement à la proportion d’habitat et négativement à la diversité de l’habitat, cela confirme l’importance de considérer des facteurs autres que spatiaux pour les petites îles. En accord avec l’hypothèse de l’hétérogénéité de l’habitat, l’importance des habitats peut s’expliquer par l’augmentation des ressources et des sites de nidification. La réponse positive des fourmis au changement d’habitat et à la diversification de la végétation après l’éradication de la griffe de sorcière sur une seule île met également en lumière l’importance des habitats. Il semble que les communautés de fourmis soient relativement plus stables sur des sites bien diversifiés avec une végétation non perturbée. Néanmoins, même si la dynamique des communautés de fourmis est faible, nous observons que, même sur des îles relativement bien préservées, la composition tend à s’homogénéiser dans le temps, avec l’expansion d’espèces généralistes, ce qui pourrait être attribué aux changements climatiques.
La diversité de fourmis sur les îles semble être le produit de la combinaison de multiples facteurs, tels que la superficie, l’isolement et la disponibilité de l’habitat. La réponse rapide et claire des fourmis au changement d’habitat souligne l’importance de ce facteur sur les petites îles, mais aussi l’importance des fourmis en tant qu’espèces indicatrices.
Mots-clés : Fourmis, Biogéographie, Petites Iles, Diversité d’habitats, Restauration écologique.

Publications
- R Blaya, O Blight, S Aurelle, J Braschi, L Berville, P Ponel, E Buisson. Mixed responses of ant communities to the eradication of black rats and iceplants on a small Mediterranean island. Biodiversity and Conservation, 2024, 33 (6), 2037-2053.
- R. Blaya, P. Ponel, É Buisson, C Berquier, O Blight. The alien ant Cardiocondyla mauritanica on a small Corsican island: first record for European France. Ecologia Mediterranea, 2024, 50 (1).